Edito - Juillet 2025
Le Paradoxe.
Par Nicolas DOMONT
Gérant associé
Le premier semestre 2025 a été marqué par un mouvement spectaculaire sur le marché des changes. L’euro s’est apprécié de près de 14% face au dollar, de 1,03 à 1,17, un bond rare hors période de crise. Ce décalage, dans un contexte macroéconomique globalement stable, reflète une perte de confiance inédite dans la devise américaine.
Cette dépréciation du dollar s’est accompagnée d’une remontée brutale des taux longs américains : le taux à 10 ans est passé de 3,80 % à 4,50 %. Cette hausse n’est pas le symptôme d’une économie en surchauffe mais celui d’un ajustement de la prime de risque sur la dette américaine. En cause : un déficit public qui s’aggrave, l’absence de cap fiscal clair et l’annonce d’un relèvement généralisé des droits de douane par Donald Trump. Les investisseurs ont réagi en allégeant massivement leurs expositions aux obligations d’état américaines.