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Edito - Octobre 2023

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Des taux qui se cabrent

Par Jacques DE PANISSE

Gérant Associé

 

Les marchés s’approprient régulièrement un nouveau thème qui vient souvent perturber l’équilibre en place et réveiller de nouvelles craintes.

La baisse de l’inflation et l’ampleur du ralentissement ne sont plus au cœur des préoccupations des marchés financiers. Depuis la mi-septembre, les taux à 10 ans américains ont franchi 4,30% pour atteindre 4,60% à la fin du mois, au plus haut depuis 15 ans. L’ensemble des taux longs européens a suivi. En France, le taux de l’OAT 10 ans a touché 3,50% - rappelons qu’il était à 0% à la veille de 2022 !

Le monde des taux - l’empire des assureurs - vit dans une sphère très fermée, très feutrée. La technicité chiffrée des actuaires ne goûte guère la poésie. On est bien loin des histoires qui font rêver l’univers des actions en décrivant l’éblouissant parcours d’un entrepreneur visionnaire. Il est vrai que les premiers gèrent des dettes, tandis que les seconds s’enflamment pour le génie d’une aventure humaine !

Ne nous y trompons pas cependant, qui peut anticiper le comportement des taux d’intérêt domine le monde des actions. Le monde des taux est bien plus vaste mais il est avant tout précurseur, c’est lui qui imprime la tendance.

Edito - Septembre 2023

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Mer calme … en apparence

Par Jacques DE PANISSE

Gérant Associé

 

L’amerrissage en douceur, piloté avec doigté par les banques centrales, s’est confirmé en période estivale.
Le ralentissement qui se met en place devrait permettre de manier avec modération l’arme des taux d’intérêt. La Chine qui aurait pu réveiller la croissance mondiale par son dynamisme coutumier peine à redémarrer et déploie pour l’instant tous ses efforts pour éviter l’explosion d’un marché immobilier profondément déséquilibré.

S’il est probable que la FED et la BCE ne surprendront pas les marchés lors de leur prochain comité, les situations aux Etats-Unis et en Europe présentent néanmoins quelques différences notoires.

L’économie américaine démontre une fois encore sa vigueur intrinsèque et si certains marqueurs témoignent d’un ralentissement, celui-ci demeure contrôlé et part d’un niveau suffisamment élevé pour ne pas éveiller d’inquiétude. La remontée du taux du chômage à 3,8% associée à une légère contraction du salaire moyen devraient apaiser les craintes de la FED.
L’Europe présente un profil économique plus affaibli tandis que l’inflation se redresse, notamment sous l’impulsion d’une reprise du prix du baril qui se rapproche de 90$. Ce changement d’orientation devrait inciter la BCE à remonter ses taux directeurs, malgré l’essoufflement de l’économie, quitte à lâcher du lest dès que l’inflation plafonnera.
Les taux vont se maintenir à un niveau élevé pendant encore un certain temps, alors même que le crédit et l’investissement se raréfient, mais aussi qu’un nombre croissant de dettes parvenant à échéance nécessitera d’être renouvelé à des taux bien éloignés des niveaux initiaux. Le temps peut ainsi avoir un effet accélérateur néfaste malgré des taux apparemment constants, du seul fait du volant croissant des dettes à renouveler.

Edito - Juillet 2023

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Inespéré !

Par Jacques DE PANISSE

Gérant Associé

 

Si l’inflation semble ralentir partout, les économies présentent des comportements différents. Aux Etats-Unis croissance et plein emploi témoignent d’une tonicité inattendue. En Europe, l’essoufflement industriel révèle des fragilités grandissantes. En Chine, l’absence de subsides lors du confinement prolongé a limité la reprise de la consommation post-Covid à un sursaut de courte durée que les pouvoirs publics s’efforcent d’entretenir en stimulant avec précaution les conditions de crédit.

Le scénario inespéré – tant il semblait idéal – semblerait se mettre en place : l’inflation continuerait de faiblir sans que la hausse des taux d’intérêt n’ait entraîné de récession significative. Si l’orientation à la baisse de l’inflation totale est satisfaisante, le niveau de l’inflation sous-jacente (hors facteurs conjoncturels volatiles comme l’énergie et l’alimentation) se maintient à 4,6% aux Etats-Unis et 5,5% en Europe, des niveaux que les banques centrales considèrent comme trop éloignés de l’objectif de 2%. Ainsi, la FED comme la BCE vont poursuivre leur politique monétaire restrictive.

Edito - Juin 2023

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Pourquoi regarder devant ?

Par Jacques DE PANISSE

Gérant Associé

 

L’économie mondiale connait des tendances discordantes. Il semblerait que des calendriers différents s’appliquent aux principales métriques en action. Ainsi la politique restrictive mise en œuvre en 2022 par les banques centrales - la FED et la BCE notamment – a déclenché en 2022 une des pires années jamais enregistrées par les marchés obligataires sans être parvenue pour autant à freiner la vigueur économique des Etats-Unis et de l’Europe.

Les marchés ne sont pas patients et envisagent déjà une récession indolore alors que le délai de 18 mois, qui permet à une hausse des taux directeurs de freiner l’économie, n’est pas encore écoulé. Ce n’est qu’à partir de cet été que les effets récessifs des mesures prises commenceront à véritablement produire leur effet. Les prémices apparaissent dans les secteurs qui reposent sur l’endettement à taux variables, mais l’essentiel du ralentissement que va produire le relèvement notable des taux ne s’est pas encore fait sentir.

Edito - Mai 2023

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Plus qu’un léger ralentissement ?

Par Jacques DE PANISSE

Gérant Associé

 

La préoccupation centrale des marchés financiers est désormais l’ampleur de la récession qui se profile. Sera-t-elle légère ou faut-il craindre une contraction importante et brutale, à l’image de la forte remontée des taux directeurs enclenchée par la FED depuis mars 2022 ?

Les avis demeurent partagés alors que l’imminence d’un ralentissement paraît inévitable à certains. À quoi peut-on attribuer cette divergence d’opinions ?

D’une part, les marchés financiers qui sont la destination finale d’une grande part de la création monétaire, bénéficient encore d’une liquidité pléthorique issue des nombreuses aides gouvernementales accordées pendant et après le Covid. Cette abondance d’argent se traduit par une relative complaisance des investisseurs envers les actifs risqués.

D’autre part, les résultats satisfaisants du premier trimestre et les perspectives plutôt encourageantes développées par les chefs d’entreprises justifient une confiance renouvelée dans les marchés d’actions.  

 

Edito - Avril 2023

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Retour vers la qualité

Par Nicolas de ZALUSKI

Secrétaire Général

 

« La crise actuelle n'est pas encore terminée, et même lorsqu'elle sera derrière nous, elle aura des répercussions pour les années à venir. », tels sont les propos tenus récemment par Jamie Dimon, Président de la banque américaine JPMorgan.

Après la crise des subprimes de 2008, afin de relancer l’économie, la politique de la FED a été de maintenir pendant une longue période ses taux à des niveaux proches de zéro tout en augmentant la taille de son bilan. Puis la crise du Covid et la guerre en Ukraine ont provoqué un choc de l’offre lié à une économie à l’arrêt et déjà sous la perfusion de liquidités abondantes. Cumulés, ces événements ont provoqué un emballement de l’inflation.

Pendant un an, la FED a donc augmenté agressivement ses taux à 5 % afin d’enrayer la hausse des prix. Cette hausse rapide a causé un choc sans précédent sur le secteur bancaire.

Edito - Mars 2023

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Le Temps fera son œuvre

Par Jacques DE PANISSE

Président, Gérant et Associé

 

Depuis près d’un an les banques centrales relèvent les taux d’intérêt directeurs afin de ralentir l’activité économique, casser la hausse des prix et retrouver une inflation sous-jacente de 2%. Si la plupart des composantes liées au fret et à l’énergie enregistre une tendance baissière depuis l’été, les derniers chiffres parus semblent confirmer une activité encore robuste, un marché de l’emploi vigoureux et une inflation qui se raffermit. Même les anticipations d’inflation européennes se redressent depuis peu et viennent de franchir leur plus haut niveau depuis un an.

Devant de tels résultats, la FED comme la BCE se trouvent démunies. Le seul outil dont elles disposent semble inefficace. Pour sauvegarder leur réputation, elles pourraient accentuer la pression ou la prolonger trop longtemps, au risque de favoriser un ralentissement très marqué dont il sera difficile de tempérer les effets.

Edito - Février 2023

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Où va-t-on ?

Par Jacques DE PANISSE

Président, Gérant et Associé

 

L’interprétation des statistiques économiques récentes est très difficile. Des courants contraires s’expriment, avec des impacts et des calendriers différents. Ce manque de cohérence exclut l’émergence d’une tendance claire.

Les politiques budgétaires expansionnistes des Etats durant la crise du Covid sont venues soutenir les consommateurs et les entreprises. Les salariés ont constitué une épargne significative sur laquelle ils continuent de prélever pour assurer leur train de vie. Aux Etats-Unis, cette épargne supplémentaire aurait été consommée à 60% à ce jour.

Depuis le début de l’année, la poursuite des aides ciblées, pratiquées dans des proportions variables suivant les pays, permet d’alléger le poids des hausses des prix du pétrole, de l’électricité, de l’alimentaire … et d’éviter une baisse significative du pouvoir d’achat des consommateurs.

Edito - Janvier 2023

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À vos marques...

Par Jacques DE PANISSE

Président, Gérant et Associé

 

L’inflation était au centre des préoccupations en 2022, en 2023 la récession prend le relais. Il faut désormais séparer la situation américaine, une fois de plus en avance dans le cycle, de la situation européenne, à la fois moins avancée et plus vulnérable.
Aux Etats-Unis, l’inflation régresse, les salaires semblent ne plus augmenter et l’activité vient d’enregistrer un fléchissement brutal. Les signes cumulés de ces statistiques récentes laissent anticiper une temporisation de la FED dans sa volonté de remonter les taux d’intérêt directeurs. Wall Street a réagi positivement. Néanmoins un tel emballement pourrait s’avérer un peu prématuré. Les températures exceptionnellement froides aux Etats- Unis en décembre peuvent avoir freiné la consommation et la vie économique en cette fin d’année.

Edito - Décembre 2022

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Courtermisme !

Par Jacques DE PANISSE

Président, Gérant et Associé

 

Les marchés financiers européens se focalisent sur le ralentissement prévisible de l’inflation. Depuis cet été, on peut constater la baisse des cours du pétrole, du fret et de nombreuses matières premières comme le cuivre. De plus, des effets de base favorables vont venir réduire mécaniquement l’accroissement de l’inflation sur un an, dès mars 2023.
Depuis six semaines, un optimisme expansif porte les indices. Il repose sur la certitude que le pic d’inflation a déjà été franchi, au moins aux Etats-Unis, que la nature de l’inflation est essentiellement conjoncturelle, que nous nous orientons vers une normalisation progressive qui permettra de retrouver les niveaux pré-Covid, tant pour les tensions sur les prix que pour les taux d’intérêt. Les marchés veulent envisager un retour prochain à une situation normale.
Cet emballement nous semble prématuré et excessif.

Edito - Novembre 2022

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Sans complaisance.

Par Jacques DE PANISSE

Président, Gérant et Associé

 

Jerome Powell, président de la banque centrale américaine, la FED, s’est exprimé hier soir de façon claire. L’objectif de ramener l’inflation cible à 2% l’emporte sur les conséquences des moyens déployés pour y parvenir. Il n’envisage pas de pause dans le mouvement de hausse des taux d’intérêt. L’inflation est beaucoup trop vigoureuse pour envisager de freiner le rythme. Le moment viendra, mais à ce jour une telle initiative est prématurée.

La fermeté de la FED va conduire les taux directeurs au-delà des niveaux anticipés par les investisseurs. Jerome Powell l’a dit sans complaisance, le vrai risque est de ne pas remonter suffisamment les taux directeurs.

Edito - Octobre 2022

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Faut-il prendre le risque ?

Par Jacques DE PANISSE

Président, Gérant et Associé

 

Au cours du mois de septembre, les marchés financiers ont pris conscience de leur excès d’optimisme estival.
La baisse des cours du pétrole - peut-être seulement temporaire - n’empêche pas l’inflation de se diffuser dans un nombre grandissant de secteurs.
L’inflation cœur, qui exclut l’énergie et l’alimentation, continue de progresser et les anticipations d’inflation qui reflètent une perspective de long terme se dégradent lentement. Enfin, l’érosion persistante du pouvoir d’achat incite les salariés à réclamer des augmentations de salaire.
Les employeurs en acceptent le principe et engagent des négociations d’autant plus volontiers que les tensions sur le marché du travail laissent présager de difficultés inévitables en cas de recherche d’un nouveau salarié.

Edito - Septembre 2022

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L’Europe vulnérable

Par Jacques DE PANISSE

Président, Gérant et Associé

 

Les marchés financiers ont traversé l’été avec indolence, apaisés par les résultats des sociétés du deuxième trimestre, de bonne facture dans l’ensemble. Les perspectives annoncées par la plupart des dirigeants n’ont pas été aussi prudentes que la macro-économie pouvait le laisser supposer. Certains chefs d’entreprise ont même révisé à la hausse leurs anticipations sur le second semestre.

Ce trait favorable dans un contexte plutôt sombre fut un catalyseur propice, la réactivité des intervenants qui privilégient de plus en plus une approche technique pour saisir une opportunité de court-terme a fait le reste. Les indices d’actions se sont redressés de 10% à 15% en 6 à 8 semaines.