Optigestion - Edito - Octobre 2020 JDPP_Recadre_180_c8c4b

A la recherche des pépites ...

Par Jacques DE PANISSE

Président du Directoire, Gérant et Associé

En ce début d’automne, les indicateurs économiques sont rassurants mais les perspectives sont assombries par l’évolution imprévisible de l’épidémie.

La Chine semble s’être débarrassée du virus, ce qui devrait lui permettre d’enregistrer les meilleures performances parmi les grands pays. Les services retrouvent un niveau très satisfaisant tandis que la conjoncture manufacturière confirme sa reprise. Une plus grande mobilité domestique, illustrée par un rebond marqué du trafic aérien, contribue à restaurer la confiance et à stimuler la consommation.

La Chine va sortir de la pandémie avec une position stratégique relative renforcée, notamment sur le plan économique. En se recentrant sur le développement de sa consommation intérieure, la Chine peut évoluer de la première puissance exportatrice vers la première puissance financière asiatique au service d’une expansion mondiale, via les nouvelles routes de la soie. La préférence pour une devise faible devrait se transformer en nécessité d’une devise forte, à la fois pour conquérir ce rôle de monnaie référente, pour réduire le coût de matières premières qu’il faut toujours importer, pour acquérir dans de bonnes conditions des sociétés étrangères qui constitueront le réseau mondial chinois. A ce titre, le yuan présente à la fois une alternative au dollar et une probable opportunité.

En Europe, les ventes de détail hors automobile continuent de progresser. En Allemagne, le cumul des huit premiers mois de 2020 a dépassé celui de la même période en 2019. En Espagne et, dans une moindre mesure, en France, la marque du Covid est toujours prégnante mais le redressement se confirme. Dans toute l’Europe, le climat de confiance progresse et la consommation se reprend. Un paramètre inquiète cependant et mérite d’être suivi de près, l’inflation. En effet, elle ne cesse de baisser et nul ne paraît capable d’inverser la dynamique. Or, cette tendance devrait favoriser un accroissement des taux d’intérêt réels qui pourrait décourager les entreprises, déjà très éprouvées, à investir.

Aux Etats-Unis, le troisième trimestre révèle également une embellie conjoncturelle encourageante. Les créations d’emploi se poursuivent mais à un rythme moindre. De plus, le climat délétère de la campagne présidentielle semble exclure l’obtention d’un compromis au sein du Congrès qui permettrait de lancer un plan de soutien indispensable. Parallèlement, la Banque Centrale a annoncé qu’elle ne pouvait plus guère intervenir efficacement et qu’il était temps d’enclencher le relais budgétaire. Si la situation de blocage persiste, il est à craindre que la conjoncture, déjà mise à l’épreuve par le redémarrage de l’épidémie, ne se détériore rapidement tandis que de nombreux américains sans travail seront confrontés à une situation critique.

Le contexte de restrictions croissantes qui s’installe à nouveau de part et d’autre de l’Atlantique pourrait entraver une reprise qui commençait peut-être à rencontrer ses limites. Ce désenchantement, s’il perdure, va décourager les investisseurs à prendre des risques, du moins dans les secteurs d’activité dont les résultats sont très corrélés à l’activité économique.
Les flux sur les marchés d’actions ont été portés depuis la fin mars par des initiatives d’investisseurs privés, souvent jeunes. A partir de l’été, les volumes ont baissé et depuis la rentrée, il faut admettre un élan moindre. Les particuliers semblent avoir perdu leur entrain tandis que de nombreux professionnels sont perturbés par le manque de visibilité dans le domaine sanitaire.
Néanmoins, nous sommes convaincus que le contexte troublé actuel renforce l’attrait relatif des actions. En revanche, le travail de recherche doit se concentrer sur des marchés sous-jacents en forte croissance, au sein desquels il faut s’efforcer de sélectionner des sociétés qui parviennent à développer leurs positions concurrentielles. Ces opportunités sont assez rares et souvent fortement valorisées. Elles n’en demeurent pas moins, dans la durée, des gages de performance d’une indéniable efficacité. Ces pépites se trouvent le plus souvent aux Etats-Unis et en Asie, notamment en Chine.

 

Le 5 octobre 2020

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